"TROIS QUESTIONS À..." Propos recueillis par O. PÉDEZERT
  (© La République des Pyrénées / 7 décembre 2006)

Gil Schefchen, Vigneron indépendant à Monein

« Le choix du bio est vite fait... »

   Comment avez-vous décidé de tout quitter pour vous lancer dans l’aventure du vin et comment avez-vous été accueilli par vos pairs ?
   - Pour ma compagne et moi, le catalyseur de notre démarche fut l’envie de jouer avec les éléments, en harmonie avec la nature, de travailler des produits vivants. Les transformer, faire du vin, c’est la vie. J’avais également le désir d’avoir une activité professionnelle personnelle.
     Quand à l’accueil que nous avons reçu, nombreux sont ceux avec qui tout se passe bien, dans le respect mutuel, avec qui l’on peut avoir des relations d’échange, constructives. En revanche, pour d’autres, nous serons toujours des étrangers. Fussions-nous du village voisin
que nous resterions des étrangers. On dérange pour divergence de choix, on se heurte à des adversaires qui ont une opinion différente. Dans l’esprit d’aucuns, avant d’être leurs confrères, nous représentons la concurrence.

    Vous avez fait le choix d’une culture biologique, la qualité à tout bout de champ... Option stratégique ou inclinaison personnelle irréfrénable ?
    - Il n’y a rien de commercial dans notre démarche. Tout n’est que passion, envie de bien faire. La qualité c’est aussi un style de vie. Pour moi, connaissant les deux méthodes, le choix est vite fait. La qualité passe forcément par le bio, pour le respect de l’environnement et du consommateur.

    Dimanche, vous ouvrez votre chai au public (1) pour la première fois. Quels sentiments prédominent ?
    - D’abord celui de la satisfaction... Nous sommes contents d’en être arrivés là, d’avoir, en l’espace de dix ans, atteint nos objectifs. Ce n’est qu’une étape mais elle est symbolique. Ouvrir les portes, c’est un accomplissement, l’acte de naissance officiel du Domaine Bellauc. Les choses prennent tournure. Nous avons fait du chemin...